Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/156

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s’il avait eu le temps d’y étudier l’histoire naturelle !

On peut être certain que ni maître Antifer ni le banquier Zambuco n’auraient su dire si Loango était peuplé de blancs ou de noirs. Non ! Leurs yeux regardaient ailleurs. Ils cherchaient au loin, plus au nord, un point imperceptible, un point unique au monde, une sorte d’énorme diamant aux éclats fascinateurs, pesant des milliers de carats et valant des millions de francs !… Ah ! qu’il leur tardait d’avoir mis le pied sur l’îlot numéro deux, terme définitif de leur aventureuse campagne !

Le 22 mai, au soleil levant, le boutre était prêt à partir. Les six éléphants, arrivés de la veille, avaient été embarqués avec les égards dus à de si grosses bêtes. Magnifiques animaux, à coup sûr, et qui n’auraient pas déparé le personnel d’un cirque Sam-Lockhart ! Il va de soi qu’ils avaient été placés à fond de cale, dans le sens de la largeur.

Peut-être n’était-ce pas très prudent qu’un navire de cent cinquante tonneaux seulement fût chargé de pareilles masses, — ce qui pouvait compromettre son équilibre. Juhel le fit même observer au gabarier. Il est vrai, le boutre était