Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/180

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Cet appel interrompit brusquement la conversation de Saouk et du Portugais.

C’était maître Antifer qui le proférait, et il fut suivi de ce second appel :

« Gildas… Gildas ? »

Le jeune capitaine et le gabarier, qui se tenaient sur la grève afin d’observer la manœuvre des barques de pêche, vinrent aussitôt rejoindre maître Antifer.

Le banquier Zambuco était avec lui, et Ben-Omar, sur un signe, s’approcha.

Laissant Barroso retourner vers ses hommes, Saouk gagna peu à peu du côté du groupe, de manière à pouvoir entendre ce qui allait se dire. Comme il était censé ne point comprendre le français, personne ne songerait à s’inquiéter de sa présence.

« Juhel, dit maître Antifer, écoute bien, car le moment est venu de prendre une détermination. »

Il parlait d’une voix saccadée, en homme qui est arrivé au paroxysme de l’irritabilité.

« Le dernier document porte que l’îlot numéro deux est situé dans la baie Ma-Yumba… Or… nous sommes dans la baie Ma-Yumba… Pas de doute à cela ?…