Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/179

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le jeune capitaine n’eût plus d’instruments à sa disposition, les indications, fournies par la dernière notice, devaient lui permettre de se livrer à des recherches dont Saouk n’aurait pu se tirer.

Tout ceci fut clairement établi par ces deux coquins, si dignes de s’entendre. Il va de soi que Barroso serait largement indemnisé par son complice des pertes qu’il venait de subir, et que la valeur du boutre, de sa cargaison, de ses pachydermes, lui serait intégralement remboursée.

L’essentiel était donc de gagner le plus tôt possible la bourgade de Ma-Yumba. Précisément, quelques barques de pêche venaient de se détacher de la côte. On les distinguait aisément. La plus rapprochée ne naviguait pas à trois milles de l’îlot. Le vent étant faible, elle n’arriverait guère avant trois ou quatre heures en vue du campement, d’où on lui ferait des signaux… La journée ne s’achèverait point sans que les naufragés du Portalègre fussent installés dans une des factoreries de la bourgade, où ils ne pouvaient rencontrer que bon accueil et franche hospitalité.

« Juhel… Juhel ?… »