Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/186

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Il s’ensuit donc que le gabarier fut envoyé promener, et de la belle manière, lorsqu’il présenta ces très justes observations à son intraitable ami, lequel termina sa bordée par ces deux mots :

« En route !

— Je t’en prie…

— Reste, si tu le veux… Je n’ai pas besoin de toi…

— Un peu de prudence…

— Viens… Juhel. »

Et il fallut obéir.

Maître Antifer et Zambuco avaient quitté le campement. Gildas Trégomain et Juhel se mirent en mesure de les suivre. Toutefois les hommes du boutre ne se préparèrent point à leur emboîter le pas. Barroso lui-même ne parut pas vouloir s’inquiéter du motif pour lequel ses passagers quittaient la place.

À quoi tenait cette réserve ?…

À ceci : c’est que Saouk avait entendu tout cet entretien, et, ne voulant ni retarder ni empêcher les recherches, il n’avait eu qu’un mot à dire au capitaine portugais.

Barroso était donc revenu vers son équipage, auquel il avait donné l’ordre d’attendre