Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/185

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exhumation de trois barils, contenant des millions en or, diamants et autres pierres précieuses ? N’y avait-il pas de quoi pousser aux scènes de violence et de dilapidation un ramassis d’aventuriers qui ne valaient pas la corde pour les pendre ? Deux fois plus nombreux que le Malouin et ses compagnons, ils auraient vite fait de les maîtriser, de les maltraiter, de les massacrer ! À coup sûr, ce n’était pas leur capitaine qui essaierait de les contenir ! Il les exciterait plutôt, et saurait bien s’adjuger la part du lion dans cette affaire !

Mais obliger maître Antifer à n’agir qu’avec la plus extrême prudence, lui donner à comprendre que mieux valait perdre quelques jours, qu’il fallait d’abord gagner Ma-Yumba avec l’équipage du Portalègre, y procéder à une installation quelconque, puis, le lendemain, revenir à l’îlot dans une barque frétée ad hoc, après s’être débarrassé de ces hommes à bon droit suspects, voilà qui n’était rien moins que facile… L’oncle de Juhel se refuserait à entendre raison… Jamais on ne pourrait le contraindre à partir, tant qu’il n’aurait pas visité l’îlot… Aucune considération ne l’arrêterait…