Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/193

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de s’y frayer un passage. Aussi était-ce le long du littoral que remontaient maître Antifer et ses compagnons, circulant autour des criques, évitant de hautes roches dressées çà et là comme des menhirs, trébuchant au milieu d’un invraisemblable éboulis de pierres, lorsqu’ils ne pouvaient suivre les grèves sablonneuses déjà recouvertes par la marée montante. N’est-ce pas là le difficile chemin, dur aux pieds, rude à la marche, qui conduit à la fortune ? Ils suaient sang et eau, et, qu’on en convienne, ce ne serait pas trop, s’ils devaient être finalement payés d’un millier de francs par chaque pas qui les rapprochait du but.

Une heure après avoir quitté le campement, on n’avait franchi qu’un mille, soit la moitié de la distance à parcourir. De cet endroit, les pointes septentrionales de l’îlot étaient visibles. Trois ou quatre s’en détachaient. Quelle était la bonne ? À moins d’une chance exceptionnelle, ce ne serait probablement pas celle que l’on visiterait tout d’abord, et que de fatigues réservait cette recherche sous les feux de la méridienne !

Le gabarier était à bout.

« Reposons-nous un instant ! supplia-t-il.