Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/211

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Le loquace clergyman s’était élevé à la plus haute éloquence, en entassant ce monceau de synonymes, à peine suffisants pour exprimer les diverses éventualités où s’engendrent les misères terrestres. Il aurait pu en lancer bien d’autres encore à la surface de ce torrent oratoire qu’il précipitait du haut de la chaire sur la tête de ses auditeurs. Il faut lui savoir gré d’avoir endigué sa faconde — sous ce rapport du moins.

C’était dans la soirée du 25 juin, à Tron Church, dont une portion fut démolie pour l’élargissement du carrefour de High Street, que le révérend Tyrcomel, de l’Église libre d’Écosse, prêchait ainsi devant un auditoire visiblement accablé de ses lourdes périodes. Après l’avoir entendu, nul doute que les fidèles n’allassent vider leur coffre-fort et jeter toutes les valeurs qu’il contenait dans les eaux du golfe de Forth, lequel arrose, à deux milles de là, les rives septentrionales du Mid-Lothian, le célèbre comté dont Édimbourg, cette Athènes du nord, s’enorgueillit d’être la capitale.

Il y avait déjà une heure que le révérend Tyrcomel prêchait sur ce sujet pour la plus grande édification des ouailles de la paroisse.