Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/212

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Il ne paraissait point las de parler, et on ne semblait point las de l’entendre. Dans ces conditions, quel motif un sermon aurait-il de jamais finir ? Celui-ci ne finit donc pas, — en ce moment du moins, — et le prédicateur reprit de la sorte :

« Mes frères et mes sœurs, l’Évangile a dit : Beati pauperes spiritu, profond axiome dont les mauvais plaisants, aussi irréligieux qu’ignorants, s’ingénient encore à changer le sens. Non ! Il ne s’agit pas de ceux qui sont « pauvres d’esprit », des imbéciles en un mot, mais de ceux qui se font « pauvres en esprit », et dédaignent ces abominables richesses, source de tant de mal dans les sociétés modernes. Aussi l’Évangile vous commande-t-il de n’éprouver envers la fortune que mésestime et mépris, et si, par malheur, vous êtes affligés des biens de ce monde, si l’argent s’entasse dans vos caisses, si l’or vous afflue à pleines mains, mes sœurs… »

Ici, une puissante image qui fait courir des frissons sous les mantelets des dames de l’attentif auditoire.

« … Si les diamants, les pierres précieuses s’attachent à vos cous, à vos bras, à vos doigts,