Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/218

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daient à la capitale, ils n’eurent rien à redouter en route ni de la part des fauves, ni de la part des indigènes. Mais quel climat dévorant, quelle chaleur insoutenable ! À l’arrivée, quoi que pût dire Juhel, le gabarier prétendit qu’il était réduit à l’état de squelette. Le digne homme exagérait, il est permis de le croire.

Par une de ces heureuses chances, dont maître Antifer n’était guère coutumier, ses compagnons et lui n’eurent point à séjourner longtemps à Loango. Un steamer espagnol, allant de Saint-Paul-de-Loanda à Marseille, vint y relâcher deux jours après. La relâche, nécessitée par une légère réparation de machine, ne dura que vingt-quatre heures. Des places furent retenues sur ce steamer, grâce à l’argent sauvé du naufrage. Bref, à la date du 15 juin, maître Antifer et ses compagnons quittèrent enfin ces parages de l’Afrique occidentale, où ils avaient trouvé, avec deux diamants de grand prix, un document nouveau et une déception nouvelle. Quant au capitaine Barroso, Saouk s’était engagé à l’indemniser plus tard, dès qu’il aurait fait main basse sur les millions du pacha, et le Portugais dut se contenter de cette promesse.