Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/224

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père, un oncle de ce Tyrcomel, dont l’Égyptien avait été l’obligé ?…

Peu importait, d’ailleurs. L’essentiel était que le clergyman eût en sa possession la précieuse latitude, ainsi que l’indiquait le document de la baie Ma-Yumba, et la journée ne s’achèverait pas avant que l’on sût à quoi s’en tenir à cet égard.

Ils étaient donc là, dans Tron Church, en face de la chaire. Maître Antifer, Zambuco, Saouk, dévoraient des yeux le passionné prédicateur, ne comprenant pas un traître mot de ce qu’il disait, et Juhel ne pouvait en croire ses oreilles de ce qu’il entendait.

Le sermon continuait. Toujours la même thèse avec la même éloquence furibonde. Invite aux rois à jeter à la mer leurs listes civiles, invite aux reines à faire volatiliser les diamants de leurs parures, invite aux riches à détruire leurs richesses. Impossible, on en conviendra, de dire plus d’énormes sottises avec un prosélytisme plus intransigeant !

Et Juhel, stupéfait, de murmurer :

« Voilà bien une autre complication !… Décidément, mon oncle n’a pas pour lui la bonne chance !… Quoi ! c’est à un pareil éner-