Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/223

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Zambuco l’avait aidé à sauver ses richesses… bien. De là, ce sentiment de reconnaissance qui leur avait valu d’être tous deux ses héritiers. Devait-on en conclure que le révérend Tyrcomel possédait les mêmes droits à cette reconnaissance ? Oui, sans aucun doute. Mais en quelles conjonctures invraisemblables, un clergyman avait-il obligé d’une façon quelconque Kamylk-Pacha ?… Il fallait pourtant qu’il en eût été ainsi, puisque ce clergyman était détenteur de cette troisième latitude nécessaire à la découverte du troisième îlot…

« Le bon… cette fois ! » répétait invariablement maître Antifer, dont Gildas Trégomain se laissait aller à partager les espérances… et peut-être les illusions !

Cependant, lorsque nos coureurs de trésor aperçurent en chaire un homme dont l’âge ne dépassait pas la cinquantaine, ils durent s’aviser d’une autre explication. En effet, le révérend Tyrcomel ne pouvait avoir plus de vingt-cinq ans, lorsque Kamylk-Pacha fut enfermé dans la prison du Caire par ordre de Méhémet Ali, et il était difficile d’admettre qu’il eût été à même de lui rendre service auparavant. Était-ce donc un père, un grand-