Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/227

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— Je vous le dirai, mon oncle.

— S’il se doutait des nouvelles que je lui apporte, ce prêchi-prêcha, il aurait vite fait de lâcher sa chaire pour recevoir notre visite…

— Hé… hé !… » fit Juhel d’un ton si singulier que le sourcil de maître Antifer se fronça d’une façon terrible.

Pourtant, tout doit finir en ce monde, — même le sermon d’un clergyman de l’Église libre d’Écosse. On sentit que le révérend Tyrcomel arrivait à la péroraison. Son débit était plus haletant, ses gestes plus désordonnés, ses métaphores plus hardies, ses objurgations plus menaçantes. Il y eut un dernier coup de massue et un dernier coup de boutoir contre les détenteurs de fortunes, les possesseurs du vil métal, avec injonction de le jeter dans la fournaise en ce monde, si l’on ne voulait pas y être précipité soi-même dans l’autre ! Et, alors, en un suprême mouvement oratoire, faisant allusion au nom même de cette église qui retentissait de ses périodes tonitruantes :

« Et comme en ce lieu, s’écria-t-il, où il y avait autrefois une balance publique, à la-