Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/230

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— Eh ! qu’est-ce que cela peut nous faire ?…

— Beaucoup, mon oncle.

— Te moques-tu, Juhel ?

— Rien n’est plus sérieux, et j’ajouterai même rien de plus malheureux pour vous !

— Pour moi ?…

— Oui !… Écoutez ! »

Et Juhel fit connaître en quelques mots la disposition d’esprit du révérend Tyrcomel, quelle thèse il avait soutenue dans son interminable sermon, comme quoi, enfin, s’il ne tenait qu’à lui, tous les milliards du monde entier ne tarderaient pas à être engloutis dans les profonds abîmes des océans !

Le banquier fut atterré, — Saouk aussi, bien qu’il fût censé ne point comprendre. Et Gildas Trégomain d’esquisser une grimace de désappointement. Il est certain qu’une nouvelle tuile leur tombait de haut sur le crâne !

Et pourtant, ce ne fut point en homme accablé que maître Antifer répondit d’un ton profondément ironique à son neveu :

« Imbécile… imbécile… imbécile !… On ne prêche ces choses-là que lorsqu’on n’a pas le sou !… Laisse apparaître la trentaine de millions qui doivent lui revenir, et tu verras si