Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/251

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pas à vous poursuivre devant la justice, à vous dénoncer comme un héritier indélicat, comme un malfaiteur…

— Comme un malfaiteur ! répéta le clergyman, qui se tenait, lui, dans une colère froide. En vérité, messieurs, votre audace n’a d’égale que votre sottise ! Vous croyez que je vais accepter de répandre ces cent millions à la surface de la terre, de fournir aux mortels de quoi se payer cent millions de péchés de plus, que je vais mentir à toutes mes doctrines et donner aux fidèles de l’Église libre d’Écosse, puritaine et intransigeante, le droit de me jeter ces cent millions à la face ? »

Disons-le, il était magnifique, le révérend Tyrcomel, sublime en cette éloquente explosion ! Juhel ne pouvait s’empêcher d’admirer cet énergumène, tandis que son oncle, au comble de la rage, était prêt à se jeter sur lui.

« Oui ou non, s’écria celui-ci, en s’avançant les poings fermés, oui ou non, voulez-vous nous communiquer la lettre du pacha ?

— Non. »

Maître Antifer écuma.

« Non ?… répéta-t-il.

— Non.