Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/262

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être le clergyman se prêtait-il à la propagation de ces bruits qui tournaient à son avantage, et dont il entendait bien ne pas garder le secret. Les journaux s’emparèrent du fait, ils le reproduisirent et il ne fut plus question que du trésor de Kamylk-Pacha enterré sous les roches d’un mystérieux îlot. Quant à l’indication de son gisement, à en croire les feuilles publiques que le révérend Tyrcomel ne démentit pas d’ailleurs, cela ne dépendait que de lui, quoique, en réalité, l’intervention des deux autres légataires fût indispensable. Du reste, on ne connaissait pas tous les détails de cette affaire et le nom de maître Antifer n’était pas même prononcé. Il va de soi que, parmi ces journaux, les uns approuvaient la superbe attitude de l’un des docteurs de l’Église libre d’Écosse, tandis que d’autres la blâmaient, car enfin, ces millions mis à la disposition des indigents d’Édimbourg, — et Dieu sait s’ils pullulent ! — auraient soulagé bien des infortunes au lieu de dormir dans leur trou, sans profit pour personne. Mais, du blâme comme de l’éloge, le révérend Tyrcomel n’avait cure, et il était résolu à n’en tenir aucun compte.