Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/266

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Cela parut si suspect que, dans l’après-midi, un des voisins crut devoir faire une démarche au bureau de police. Le constable et ses agents se transportèrent à la maison du clergyman, ils montèrent l’escalier, ils frappèrent à la porte, et, comme on ne leur répondait pas, ils l’enfoncèrent de ce coup d’épaule spécial que possèdent les officiers de la force publique.

Quel spectacle ! On avait évidemment crocheté la porte… on s’était introduit dans la chambre… on l’avait fouillée de fond en comble… L’armoire était ouverte et vidée des quelques vêtements qu’elle contenait et qu’on avait jetés à terre… La table était renversée… La lampe gisait dans un coin… Livres et papiers jonchaient le plancher… Et là, près du lit à demi démantibulé, la couverture écartée, solidement attaché, hermétiquement bâillonné, apparaissait le révérend Tyrcomel…

On se hâta de lui porter secours. À peine respirait-il sous son épais bâillon… Il avait totalement perdu connaissance… Depuis combien de temps ?… Lui seul pourrait le dire, s’il reprenait jamais ses esprits…