Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/273

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tain que personne de la culpabilité de Saouk. Et comment aurait-il pu hésiter, étant au courant de ses intentions, le sachant homme à ne reculer devant rien — pas même devant un crime.

Quelle scène, entre toutes celles qu’avait subies le notaire ! Par ordre de maître Antifer, Juhel alla le chercher et l’introduisit dans la chambre du malade ! Malade, est-ce qu’on l’est jamais… est-ce que l’on peut continuer de l’être, en face d’une telle situation ? Et puis, comme l’avait déclaré le médecin, si maître Antifer était atteint d’une fièvre bilieuse, eh bien ! il se présentait là une belle occasion d’épancher sa bile et de guérir à la suite de cet épanchement !

Nous renonçons à décrire la manière dont fut traité le malheureux Ben-Omar. Il dut reconnaître tout d’abord que l’acte attentatoire sur la personne du clergyman, le vol… oui, misérable Omar !… le vol était l’œuvre de Nazim !… Eh quoi !… Voilà comment ce tabellion choisissait les clercs de son étude ?… Voilà l’homme qu’il avait amené pour l’assister dans ses opérations d’exécuteur testamentaire ?… Voilà le coquin, le gueux, le sacripant,