Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/274

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dont il n’avait pas craint d’imposer la présence à maître Antifer et à ses compagnons !… Et maintenant, cette canaille… oui ! cette canaille !… s’était enfuie… et elle possédait le gisement de l’îlot numéro trois… et elle s’emparerait des millions de Kamylk-Pacha… et il serait impossible de lui mettre la main dessus !… Allez donc courir après un bandit d’origine égyptienne, qui dispose de sommes folles pour garantir sa sécurité et assurer son impunité !…

« Ah !… Saouk !… Saouk ! »

Ce nom échappa au notaire abasourdi… Tous les soupçons de Juhel furent justifiés… Nazim n’était pas Nazim… C’était Saouk, le fils de Mourad, déshérité par Kamylk-Pacha au profit des colégataires…

« Comment… c’était Saouk ? » s’écria Juhel.

Ben-Omar voulut revenir sur ce nom qui lui était échappé… Sa contenance, sa terreur, son abattement, démontrèrent trop visiblement que Juhel ne se trompait pas.

« Saouk ! » répéta maître Antifer, qui s’élança d’un bond hors de son lit.

Et, dans l’effort que fit sa mâchoire, quand il prononça ce nom abhorré, son caillou,