Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/285

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suffisamment arpenté la ville et ses environs, lorsque, dès les premières heures du 11 juillet, le paquebot vint faire escale à Bergen. À dix heures, il en repartit avec sa cargaison de touristes, désireux de contempler le soleil de minuit sur l’horizon du cap Nord.

Voilà un phénomène qui laisserait indifférent maître Antifer, et aussi le banquier Zambuco, et aussi le notaire Ben-Omar, étendu comme une morue vidée sur le cadre de sa cabine !

Une charmante traversée, cependant, que faisait là le Viken en longeant la côte norvégienne, ses fiords profonds, ses glaciers étincelants dont quelques-uns descendent jusqu’au niveau de la mer, ses montagnes d’arrière-plan aux cimes perdues dans le flottement des vapeurs hyperboréennes.

Ce qui enrageait le plus maître Antifer, c’était les arrêts du paquebot, combinés de façon à satisfaire la curiosité des touristes ; c’était les escales aux endroits recommandés par les itinéraires. La pensée que Saouk devait avoir sur lui une avance de plusieurs jours, l’entretenait dans un état d’irritation très désagréable pour ceux qui l’approchaient.