Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/286

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Les remontrances de Gildas Trégomain et de Juhel étaient inefficaces, et si le Malouin finit par mettre un terme à ses objurgations, c’est que le capitaine du paquebot le menaça d’un débarquement immédiat, en cas qu’il persisterait à troubler la tranquillité du bord.

Donc, malgré lui, maître Antifer dut relâcher à Drontheim, la vieille cité de Saint-Olaf, moins considérable que Bergen, mais plus intéressante peut-être.

On ne s’étonnera pas que maître Antifer et Zambuco eussent refusé de débarquer. Quant à Gildas Trégomain et Juhel, ils profitèrent de leurs loisirs pour explorer la ville.

À Drontheim, si les yeux des touristes ont lieu d’être satisfaits dans une certaine mesure, il n’en est pas ainsi de leurs pieds. C’est à croire que les rues ont été pavées en tessons de bouteilles, tant elles sont hérissées de pierres pointues.

« Les cordonniers doivent faire vite fortune en ce pays », observa très judicieusement le gabarier, qui s’essayait en vain à ne point compromettre ses semelles.

Les deux amis ne trouvèrent un sol acceptable que sous les voûtes de la cathédrale, où