Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/288

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le soir même à la poste pour Saint-Malo.

Le lendemain, au jour naissant, le Viken démarra, emportant quelques nouveaux passagers, et il reprit sa route vers les hautes latitudes. Toujours des arrêts, toujours des escales, dont pestait maître Antifer ! Au passage du cercle arctique, figuré par un fil tendu sur le pont du paquebot, il refusa de sauter par-dessus, tandis que Gildas Trégomain se conforma de bonne grâce à cette tradition. Enfin, en gagnant vers le nord, le steamer évita le fameux Maëlstrom, dont les eaux mugissantes tournoient dans un remous gigantesque. Puis, ce furent les îles Loffoden, cet archipel si fréquenté des pêcheurs norvégiens, qui apparut à l’ouest, et le 17, le Viken vint jeter l’ancre dans le port de Tromsö.

Dire que pendant cette traversée, il avait plu seize heures sur vingt-quatre, ce ne serait juste que pour les chiffres. Mais le verbe « pleuvoir » est insuffisant à donner l’idée de pareils déluges. Dans tous les cas, ces cataractes n’étaient point pour déplaire à nos voyageurs. Cela prouvait que la température se tenait à un degré relativement élevé. Or, ce qu’il y avait de plus à craindre pour des gens qui cher-