Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/291

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Les voilà maintenant dans la ville qui se trouve à la limite des contrées habitables. Environ deux mille habitants y occupent des maisons de bois, une trentaine de catholiques, le reste des protestants. Les Norvégiens sont des hommes de belle race, surtout les marins et les pêcheurs, malheureusement enclins à l’ivrognerie. Quant aux Lapons, ils sont petits, — ce que l’on ne saurait reprocher à des Lapons, — mais très laids de figure, avec leur immense bouche, leur nez de Kalmouk, leur teint jaunâtre, leur chevelure ébouriffée comme une crinière, — très travailleurs et très industrieux, il faut le reconnaître.

Dès qu’ils eurent retenu leur chambre à Nord Polen Hotel, maître Antifer et ses compagnons, désireux de ne pas perdre une heure, allèrent à la recherche d’un bâtiment qui pût les transporter au Spitzberg. Ils se dirigèrent vers le port, alimenté par les eaux limpides d’une jolie rivière, contrebuté d’estacades sur lesquelles s’élèvent des maisons et des magasins, — le tout empesté de l’odeur des sécheries voisines.

Hammerfest est par excellence la ville du poisson et de tous les produits qu’on peut ti-