Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/292

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rer de la pêche. Les chiens en mangent, les bestiaux en mangent, les moutons et les chèvres en mangent, et les centaines de bateaux, qui vont travailler sur ces parages miraculeux, en rapportent encore plus qu’on en peut manger. Ville singulière, en somme, cette Hammerfest, pluvieuse s’il en fût, éclairée par les longs jours de l’été, assombrie par les longues nuits de l’hiver, qu’illumine fréquemment le faisceau des aurores boréales d’une inexprimable magnificence !

À l’entrée du port, maître Antifer et ses compagnons s’arrêtèrent au pied d’une colonne de granit, coiffée d’un chapiteau de bronze aux armes norvégiennes, et surmontée d’un globe terrestre. Cette colonne, érigée sous le règne d’Oscar Ier, est commémorative des travaux qui furent entrepris pour la mesure du méridien entre les bouches du Danube et Hammerfest. De ce point, nos voyageurs se dirigèrent vers les estacades au bas desquelles s’amarrent les bateaux de tout gréement et de tout tonnage, qui se livrent à la grande et la petite pêche sur les eaux de la mer polaire.

Mais, demandera-t-on, comment vont-ils se