Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/295

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coup de gel. Le ciel, sillonné de nuages qui se résolvaient parfois en pluie, non en neige, ne présentait point un aspect inquiétant. Parfois, de belles éclaircies laissaient percer les rayons du soleil. Juhel pouvait donc espérer que le disque radieux serait visible, lorsque, le sextant à l’œil, il l’interrogerait pour fixer le gisement du troisième îlot.

Décidément, la bonne chance continuait, et rien n’autorisait à penser, après avoir conduit ses héritiers sur l’extrême limite de l’Europe, que Kamylk-Pacha aurait la fantaisie de les envoyer une quatrième fois à quelques milliers de lieux du Spitzberg.

Le Kroon avait toujours rapidement marché, le vent plein ses voiles. Le patron Olaf avouait n’avoir jamais fait de navigation plus heureuse. Aussi, dès quatre heures du matin, le 26 juillet, des hauteurs furent-elles signalées vers le nord, à l’horizon d’une mer libre de toutes glaces.

C’étaient les premières avancées du Spitzberg, et Olaf les connaissait bien pour avoir souvent pêché dans ces parages.

Un coin du globe assez peu visité, il y a quelque vingt ans, ce Spitzberg, mais qui tend