Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/294

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Kamylk-Pacha, à moins qu’il ne se fût rendu à l’îlot numéro trois par une autre route… Mais y avait-il lieu de le supposer, puisque celle-ci est la plus directe ?

Le reste de la journée se passa en promenades. Maître Antifer et le banquier Zambuco étaient persuadés, cette fois, qu’ils touchaient au but.

Lorsque chacun alla se coucher vers onze heures du soir, il faisait encore jour, et le crépuscule ne devait s’éteindre que pour se rallumer presque aussitôt aux irradiations de l’aube.

À huit heures du matin, le Kroon, aidé d’une bonne brise du sud-est, sortait du port sous ses voiles en pointe, et mettait le cap au nord.

Environ six cents milles à franchir, cela demanderait au plus cinq jours, si le beau temps favorisait cette dernière traversée. Il n’y avait pas à redouter la rencontre des glaces en dérive vers le sud, ni que les abords du Spitzberg fussent encombrés par les icefields en formation. La température se tenait à une moyenne normale, et les vents régnants rendaient improbable un brusque