Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/298

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tèrent de céder la place à ces intrus, non sans protester par des vagissements lamentables.

Allons, le trésor était soigneusement gardé !

À peine sur l’îlot choisi par Kamylk-Pacha, faute de canon et de pavillon, maître Antifer par un vigoureux coup de pied, prit possession de ce sol millionarisé.

Quelle invraisemblable chance après tant de déboires ! On n’avait pas même eu à choisir au milieu de cet amas de roches ! Du premier coup les chercheurs avaient débarqué sur ce point du globe où le riche Égyptien avait enfoui ses richesses !

L’îlot était désert, cela va sans dire. Pas une seule créature humaine à sa surface… Pas un seul de ces Esquimaux qui peuvent impunément habiter ces régions hyperboréennes… Du côté du large, pas un navire en vue… Rien que l’immensité de la mer arctique !

Maître Antifer et le banquier Zambuco ne pouvaient se contenir. Jusqu’au regard de poisson pâmé du notaire, qui s’allumait d’une petite flamme ! Gildas Trégomain, ému plus qu’il ne l’avait jamais été depuis le départ, le dos arrondi, les jambes écartées, n’était pas