Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/299

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reconnaissable. Après tout, pourquoi n’aurait-il pas été heureux du bonheur de son ami ?…

Et, ce qui ajoutait encore aux joies de ce succès, c’est que le sol de cet îlot ne présentait aucune empreinte de pas. À coup sûr, personne n’y avait débarqué récemment. La terre, amollie par les pluies, eût conservé des vestiges. Donc, nul doute à l’égard de ce misérable Saouk. Le terrible fils de Mourad n’avait pu devancer les légitimes propriétaires du trésor. Ou bien il avait été arrêté en route, ou bien il avait subi des retards qui rendraient ses recherches inutiles, s’il arrivait après maître Antifer.

Ainsi que l’avait indiqué le premier document pour le premier îlot, le deuxième disait que les investigations devaient se porter sur l’une des pointes méridionales. Le groupe se dirigea vers celle de ces pointes qui s’allongeait le plus en mer. Ses saillies, nettement dessinées, n’étaient ni hérissées de varechs, ni empâtées de neiges, — ce qui faciliterait les recherches.

Lorsque la bonne fortune vous prend par la main, il n’y a qu’à se laisser conduire, et c’est ainsi que Pierre-Servan-Malo fut amené