Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/318

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avec Énogate. La jeune femme se sentait toute triste à la pensée qu’il lui faudrait se séparer de son mari. Mais, dans les ports, les familles ne sont-elles pas accoutumées à ces séparations ? Énogate, ne voulant point exprimer ses plaintes à un point de vue personnel, mettait en cause l’oncle Antifer… Ce serait un gros chagrin pour son neveu de l’abandonner en un pareil état, et qui sait s’il le retrouverait au retour ?…

Entre-temps, Juhel revenait sans cesse à ce document incomplet, aux dernières lignes presque illisibles du vieux parchemin. Oui !… dans ces lignes, existait un commencement de phrase, à laquelle il ne cessait de songer jusqu’à l’obsession.

C’était celle-ci : « Il suffit de mener… »

Mener… quoi ?…

Et puis ces mots : « îlot… situé… loi… géométrique… pôle… »

De quelle loi géométrique s’agissait-il ?… Rattachait-elle les divers îlots entre eux ?… Le pacha ne les avait-il donc pas choisis au hasard… ? N’était-ce pas une pure fantaisie qui l’avait successivement conduit au golfe d’Oman, à la baie Ma-Yumba, au Spitzberg ?…