Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/328

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fraîches que ce cartonnage peinturluré, et répétant :

« C’est elle qui a trouvé cela, monsieur Trégomain… et sans elle… je n’aurais jamais eu cette idée !… »

Et, tandis qu’il s’abandonne à la joie, voilà Gildas Trégomain qui se sent également pris d’une sorte de « delirium jubilans ». Ses jambes se jettent de côté, son buste se balance, ses bras s’arrondissent avec la grâce d’une sylphide qui pèserait deux cents kilos, et il roule de tribord sur bâbord, plus que ne l’a jamais fait la Charmante-Amélie entre les rives de la Rance, ou le Portalègre avec sa cargaison d’éléphants, répétant d’une voix formidable la chanson de Pierre-Servan-Malo :

J’ai la lon…

Lon la !

J’ai la gi…

Lon li !

J’ai la gi… j’ai la longitude !

Mais tout finit par se calmer ici-bas.

« Il faut prévenir mon oncle ! dit Énogate.

— Le prévenir ?… répliqua Gildas Trégo-