Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/330

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Et il demanda cela de ce ton d’effarement sinistre, où l’on sentait couver une éternelle colère.

Juhel lui fit connaître ce qui s’était passé, comment le lien géométrique des trois îlots venait d’être découvert, et pour quelles raisons l’îlot numéro quatre devait nécessairement occuper le point central de cette circonférence.

À l’extrême surprise de tous, maître Antifer ne se laissa point aller à sa nervosité habituelle. Il ne sourcilla même pas. On eût dit qu’il s’attendait à cette communication, qu’elle devait se produire tôt ou tard, qu’elle n’avait rien que de très naturel.

« Où est ce point central, Juhel ? » se borna-t-il à dire.

Au fait, cette question ne laissait pas d’être des plus intéressantes.

Juhel plaça le globe au milieu de la table. Une règle flexible et un tire-ligne à la main, comme s’il eût opéré sur une surface plane, il joignit par une ligne Mascate à Ma-Yumba, et par une seconde ligne Ma-Yumba au Spitzberg. Sur ces deux lignes, en leur milieu respectif, il éleva deux perpendiculaires, dont le croisement s’effectua précisément au centre du cercle.