Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/338

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Juhel et Énogate arrêtèrent leur passage sur le bateau à vapeur qui fait le service de Palerme, et, après une jolie traversée d’un jour, ils débarquèrent dans la capitale de la Sicile.

Ne croyez point qu’il fut question d’en visiter les merveilles ! Cette fois, Gildas Trégomain ne songeait même pas à rapporter un fugitif souvenir de ce dernier voyage, ni à assister pieusement à ces fameuses vêpres siciliennes dont il avait entendu parler. Non ! pour lui, dans sa pensée, Palerme n’était pas la cité célèbre dont s’emparèrent successivement les Normands, les Français, les Espagnols, les Anglais… C’était simplement le point de départ des voitures publiques, malles-poste ou diligences, qui vont deux fois par semaine à Corleone en neuf heures, et de Corleone à Girgenti, également deux fois pas semaine, en douze heures.

Or, c’était à Girgenti que nos voyageurs avaient affaire, et c’est dans cette ancienne Agrigente, située sur la côte méridionale de l’île, qu’ils avaient donné rendez-vous au banquier Zambuco et au notaire Ben-Omar.

Peut-être ce genre de locomotion expose-t-il