Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/348

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Oui.

— Oune îlot que vous disez ?…

— Un îlot… on te demande un îlot ! répéta maître Antifer, qui haussa les épaules. Entends-tu… un joli petit îlot !… îlili… îlolot !… Est-ce que tu ne comprends pas ?…

— Faisez excouse, Excellence ! C’est bien oune îlot que vous cherchez ?…

— Oui… dit Gildas Trégomain. En existe-t-il un ?…

— Non, signor.

— Non ?…

— Non !… Mais il y en a ou oune… et même que je l’ai voue et que j’ai débarqué à sa sourface !

— Sa surface ?… répéta le gabarier.

— Mais il a disparou…

— Disparu ?… s’écria Juhel.

— Si, signor… depuis trente et oun ans… vienne la San Loucia !…

— Et quel était cet îlot ?… demanda Gildas Trégomain, en joignant les mains.

— Eh ! mille gabares, gabarier, s’écria maître Antifer, c’était l’îlot ou plutôt l’île Julia ! »

L’île Julia !… Quelle révélation se fit aussitôt dans l’esprit de Juhel.