Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/349

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Oui ! effectivement, l’île Julia, ou Ferdinandea, ou Hotham, ou Graham, ou Nerita — de quelque nom qu’il plaise de l’appeler, — cette île avait apparu à cette place le 28 juin 1831. Comment aurait-on pu douter de son existence ? Le capitaine napolitain Corrao était présent au moment où se manifestait l’éruption sous-marine qui l’avait produite. Le prince Pignatelli avait observé la colonne qui brillait au centre de l’île nouvellement née avec une lumière continue comme une gerbe de feu d’artifice. Le capitaine Irton et le docteur John Davy avaient été témoins de ce merveilleux phénomène. Durant deux mois, l’île, recouverte de scories et de sable chauds, fut praticable aux piétons. C’était le fond sous-marin qu’une force plutonique avait ramené par voie de soulèvement à la surface des eaux.

Puis, au mois de décembre 1831, le massif rocheux s’était rabaissé, l’île avait disparu, et cette portion de la mer n’en avait plus gardé aucune trace.

Or, ce fut durant ce laps de temps — si court — que la mauvaise chance conduisit Kamylk-Pacha et le capitaine Zô en cette partie de la Méditerranée. Ils cherchaient un îlot in-