Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/35

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laissé échapper, avec le nom de Zambuco le chiffre de la nouvelle longitude. Si Saouk l’eût connu, peut-être aurait-il pu arriver le premier à Tunis, affrioler le banquier en lui promettant une prime considérable, ou même lui arracher son secret sans bourse délier ?… Mais la réflexion lui vint que c’était maître Antifer, non un autre, que le document désignait… Eh bien ! Saouk s’en tiendrait à son programme, il l’exécuterait impitoyablement, et, lorsque le Maltais et le Malouin seraient en possession du legs, il saurait bien les en dépouiller tous les deux.

Pierre-Servan-Malo entra dans la maison du banquier, et Saouk attendit au dehors.

Les constructions en retour, à gauche, servaient de bureau. À l’intérieur de la cour, personne. Elle semblait être aussi abandonnée que si la maison de banque eût été fermée, le matin même, pour cause de cessation de paiement.

Mais, que l’on se rassure, le banquier Zambuco n’avait point fait faillite.

Il convient de se figurer ce banquier tunisien sous l’aspect d’un homme de moyenne taille, âgé d’une soixantaine d’années, maigre et