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pensée vint à Kamylk-Pacha, très inquiet pour sa fortune convoitée par son cousin Mourad, et, à l’instigation de ce dernier, par l’impérieux Méhémet Ali, de réaliser ses richesses, puis de les transporter en Syrie, où elles devaient être plus en sûreté qu’en aucune ville de l’Égypte.

Pour cette grosse opération, quelques agents lui furent nécessaires. Toutefois, il ne voulut recourir qu’à des étrangers dignes de sa confiance. Ces agents, d’ailleurs, risquaient gros jeu, et à tout le moins, leur liberté, en soutenant le riche Égyptien contre le vice-roi. Le jeune Zambuco fut du nombre. Il s’entremit avec un zèle que de généreuses commissions récompensèrent alors ; il fit plusieurs voyages à Alep ; enfin, il contribua largement à la réalisation de la fortune de son client et à son transport en lieu sûr.

Cela n’alla point sans difficultés ni périls, et, après le départ de Kamylk-Pacha, quelques-uns des agents qu’il avait employés, entre autres ce Zambuco, découverts par la soupçonneuse police de Méhémet Ali, furent emprisonnés. Faute de preuves suffisantes, cependant, on se décida à les relâcher ; mais, malgré cela, ils avaient été punis de leur dévouement.