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buco se résumaient en lui. Il vivait solitairement au fond de sa maison, disons de ses bureaux, disons même de son coffre-fort, n’ayant à son service qu’une vieille Tunisienne, qui ne coûtait cher ni en nourriture ni en gages. De ce qui entrait dans cette caverne, rien ne ressortait plus à vrai dire. On voit quel rival maître Antifer allait avoir devant lui, et il est permis de se demander quel genre de service ce peu sympathique personnage avait jamais pu rendre à Kamylk-Pacha au point d’avoir mérité les marques de sa reconnaissance.

Cela était, cependant, ainsi qu’il est facile de l’expliquer en quelques lignes.

Lorsqu’il n’avait que vingt-sept ans, orphelin de père et de mère — et à quoi lui eût servi d’avoir des parents dont il ne se fût guère soucié ? — Zambuco habitait Alexandrie. Il y exerçait, mais avec une sagacité, une persévérance infatigables, les diverses industries du courtage, empochant des commissions de l’acheteur et du vendeur, intermédiaire avant de devenir marchand, et marchand d’argent — ce qui est bien le plus fructueux des métiers mis à la disposition de l’intelligence humaine.

Ce fut en 1829, on ne l’a pas oublié, que la