Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/48

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fortune en or, diamants et pierres précieuses…

— Cela me revient… en effet…

— Et qui a dû vous prévenir que la moitié de cette fortune vous appartiendrait un jour…

— Vous avez raison, monsieur Antifer, et je dois avoir cette lettre quelque part…

— Comment… quelque part !… Vous ne savez seulement pas où elle est ?…

— Oh ! rien ne se perd ici… Je la retrouverai. »

Et, sur cette réponse, l’attitude de maître Antifer, le geste de ses deux mains disposées en griffes, indiquaient visiblement qu’il tordrait le cou au banquier, si cette lettre ne se retrouvait pas.

« Voyons, monsieur Zambuco, reprit-il en essayant de se maîtriser, votre calme est renversant !… Vous parlez de cette affaire avec une indifférence…

— Peuh !… fit le banquier.

— Comment… comment peuh !… quand il s’agit de cent millions de francs… »

Les lèvres de Zambuco ne dessinèrent qu’une moue assez dédaigneuse. En vérité, cet homme-là se souciait d’un million comme d’une peau d’orange ou d’un zeste de citron.