Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/69

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« C’est ce qu’il avait de mieux à faire ! conclut le gabarier en hochant la tête.

— Oui… le pauvre oncle ! » répondit Juhel.

Après une pareille scène, ils ne purent dîner que très sommairement, n’ayant plus appétit.

Le repas achevé, les deux amis quittèrent l’hôtel, afin d’aller respirer le bon air sur les bords du Bahira. En sortant, ils rencontrèrent Ben-Omar accompagné de Nazim. Y avait-il inconvénient à instruire le notaire de ce qui s’était passé ?… Non, sans doute. Et, lorsque celui-ci eut connaissance des conditions qu’imposait le banquier à maître Antifer :

« Il faut qu’il épouse mademoiselle Zambuco ! s’écria-t-il. Il n’a pas le droit de refuser… Non ! il n’a pas le droit ! »

C’était aussi l’avis de Saouk, qui, lui, n’eût pas hésité à contracter un mariage quelconque, si ce mariage eût dû lui apporter une pareille dot.

Gildas Trégomain et Juhel leur tournèrent le dos et suivirent, tout pensifs, l’allée de la Marine.

Une belle soirée, rafraîchie par la brise de mer, invitait à la promenade la population