Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/68

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maître Antifer. Je le tuerai… ce Zambuco de malheur…

— Mon oncle !…

— Mon ami !… »

Et véritablement, en l’état d’exaspération où il se trouvait, on pouvait craindre que le Malouin ne risquât quelque mauvais coup… dont il n’eût pas été responsable, d’ailleurs, puisqu’il aurait agi dans un accès d’aliénation mentale.

Mais, lorsque Gildas Trégomain et Juhel tentèrent de le calmer, il les repoussa violemment, les accusant de pactiser avec ses ennemis, de soutenir le Zambuco, de ne pas vouloir l’aider à l’écraser comme un cafard de soute aux provisions !

« Laissez-moi… laissez-moi ! » s’écria-t-il enfin.

Et, ramassant son chapeau, il fit claquer les portes, se précipita hors du salon.

Tous deux, s’imaginant que maître Antifer allait se rendre à la maison du banquier, résolurent de s’élancer sur ses traces afin de prévenir un malheur. Heureusement, ils se rassurèrent en le voyant prendre le grand escalier et remonter à sa chambre, où il s’enferma à double tour.