Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/73

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— Non ! ce n’est pas possible !… Le vois-tu revenant à Saint-Malo, dans sa maison de la rue des Hautes-Salles, flanqué de Mlle Talisma Zambuco, et ramenant à notre petite Énogate une tante maltaise ?…

— Une guenon… a dit mon oncle ! »

Et, au dernier degré de l’inquiétude, ils allèrent s’installer devant une table du café qui fait face à l’Hôtel de France. De là, ils pourraient guetter le retour de maître Antifer.

On dit que la nuit porte conseil, mais on ne dit pas que ce conseil soit toujours le bon. Ce qui n’était que trop vrai, c’est que, dès le point du jour, notre Malouin avait repris le chemin du quartier maltais, et atteint la maison du banquier en quelques minutes, comme s’il avait eu une meute de chiens enragés à ses trousses…

Zambuco, d’habitude, se levait avec le soleil et se couchait à la même heure que lui. Le banquier et l’astre radieux accomplissaient de conserve leur course diurne. Le premier était donc sur son fauteuil, le bureau devant lui, le coffre derrière, lorsque maître Antifer fut introduit en sa présence.

« Bonjour, dit-il, en ajustant ses lunettes,