Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/76

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Oui… autant, à tout le moins, car ce banquier, avare et rapace, bien qu’il essayât de cacher son impatience sous une indifférence de commande, brûlait du désir d’encoffrer sa part des millions. Aussi se décida-t-il à donner raison à son interlocuteur.

« Soit, dit-il, je ne vous contrarierai point… Je ne ferai venir ma sœur qu’à notre retour… Mais il est convenable que je la prévienne du bonheur qui l’attend.

— Oui… qui l’attend ! répondit Pierre-Servan-Malo, sans préciser autrement quel genre de bonheur il réservait à celle qui guettait depuis tant d’années l’époux de ses rêves !

— Seulement, reprit Zambuco, il faut me donner un engagement en règle.

— Écrivez-le, et je le signerai.

— Avec un dédit ?…

— D’accord. De combien… le dédit ?…

— Disons les cinquante millions que vous aurez touchés pour votre part…

— C’est entendu… et finissons-en ! » répondit maître Antifer, résigné à devenir le mari de Mlle Talisma Zambuco, puisqu’il ne pouvait échapper à ce bonheur.

Le banquier prit une feuille de papier blanc,