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n’y avait eu aucune raison d’en faire mystère au notaire Ben-Omar, et, par conséquent, Saouk n’ignorait pas que l’expédition à la recherche de l’îlot numéro deux aurait pour théâtre ce large golfe de Guinée, qui renferme sous la hanche gauche de l’Afrique les parages du Loango.

« Une étape de belle longueur, avait dit Juhel à Ben-Omar, et libre à vous d’abandonner la partie, si vous redoutez les fatigues de ce nouveau voyage ! »

Et, en effet, d’Alger au Loango, que de centaines de milles à franchir par mer !

Cependant Ben-Omar n’avait pas hésité à partir, il est vrai que Saouk ne lui eût pas permis une hésitation. Et puis ce magnifique tantième qui miroitait à ses yeux…

Donc, ce 24 avril, maître Antifer entraînant Gildas Trégomain et Juhel, Saouk entraînant Ben-Omar, Zambuco s’entraînant lui-même, occupaient les diverses places de la diligence qui fait le service entre Tunis et Bône. Peut-être n’échangerait-on pas un seul mot, mais du moins on voyagerait ensemble.

N’oublions pas que, la veille, Juhel avait adressé une nouvelle lettre à Énogate. Dans