Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/87

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quelques jours, la jeune fille et sa mère sauraient vers quel point du globe maître Antifer courait à la recherche de son fameux legs, maintenant entamé de cinquante pour cent. Ce n’était pas trop d’estimer à un mois environ la durée de cette seconde partie du voyage, et les fiancés ne devaient guère espérer de se revoir avant la mi-mai. Quel désespoir éprouverait Énogate en recevant cette lettre ! Et encore, si, au retour de Juhel, elle eût pu croire que toutes les difficultés seraient aplanies, que leur mariage s’accomplirait sans autres retards !… Hélas ! sur quoi compter avec un pareil oncle !

En ce qui concerne Gildas Trégomain, bornons-nous à faire observer que la destinée lui réservait de franchir l’Équateur. Lui, le gabarier de la Rance, naviguant à la surface de l’hémisphère méridional ! Que voulez-vous ? La vie comporte de ces choses tellement invraisemblables que l’excellent homme entendait ne plus s’étonner de rien, — pas même si l’on trouvait au gisement indiqué, et dans les entrailles de l’îlot numéro deux, les trois fameux barils de Kamylk-Pacha !

Cette préoccupation, d’ailleurs, ne l’empê-