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la soirée du 2 mars.

— Les disperser… s’écria James Burbank, les disperser en s’aidant de l’incendie et du pillage !…

— Aussi, monsieur Harvey pense-t-il, puisqu’il en est temps encore, que vous feriez bien de mettre votre famille en sûreté en lui faisant quitter immédiatement Castle-House ?

— Castle-House est en état de résister, répondit James Burbank, et nous ne le quitterons que si la situation devient intenable. — Il n’y a rien de nouveau à Jacksonville ?

— Rien, monsieur Burbank.

— Et les troupes fédérales n’ont encore fait aucun mouvement vers la Floride ?

— Aucun depuis qu’elles ont occupé Fernandina et la baie de Saint-Mary.

— Ainsi, le but de votre mission ?…

— C’était d’abord de vous apprendre que la dispersion des esclaves n’est qu’un prétexte, imaginé par Texar, pour dévaster la plantation et s’emparer de votre personne !

— Vous ne savez pas, répondit James Burbank en insistant, si Texar est à la tête de ces malfaiteurs ?

— Non, monsieur Burbank. M. Harvey a vainement cherché à le savoir. Moi-même, depuis que nous avons quitté Jacksonville, je n’ai pu me renseigner à cet égard.

— Est-ce que les hommes de la milice, qui se sont joints à cette bande d’assaillants, sont nombreux ?

— Une centaine au plus, répondit John Bruce. Mais cette populace qu’ils entraînent à leur suite est composée des pires malfaiteurs. Texar les fait armer, et il est à craindre qu’ils ne se livrent à tous les excès. Je vous le répète, monsieur Burbank, l’opinion de M. Harvey est que vous feriez bien d’abandonner immédiatement Castle-House. Aussi, m’a-t-il chargé de vous dire qu’il mettait son cottage de Hampton-Red à votre disposition. Ce cottage est situé à une dizaine de milles en amont, sur la rive droite du fleuve. Là, on peut être en sûreté pendant quelques jours…