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sans dessus dessous.

À peine comptait-on un accident par trois cent mille francs de travaux.

On peut le croire, le sultan était ravi. Il suivait les opérations avec une infatigable assiduité. Et on imagine aisément si la présence de sa redoutable Majesté était de nature à stimuler le zèle de ses fidèles sujets !

Parfois, lorsque Bâli-Bâli demandait à quoi servirait toute cette besogne :

« Il s’agit d’une œuvre qui doit changer la face du monde ! lui répondait le président Barbicane.

— Une œuvre qui assurera au sultan Bâli-Bali, ajoutait le capitaine Nicholl, une gloire ineffaçable entre tous les rois de l’Afrique orientale ! »

Si le sultan en tressaillait dans son orgueil de souverain du Wamasai, inutile d’insister.

À la date du 29 août, les travaux étaient entièrement terminés. La galerie, forée au calibre voulu, était revêtue de son âme lisse sur une longueur de six cents mètres. Au fond étaient entassées deux mille tonnes de méli-mélonite, en communication avec la boite au fulminate. Puis venait le projectile, long de