Page:Verne - Un capitaine de quinze ans, Hetzel, 1878.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
118
UN CAPITAINE DE QUINZE ANS

a été constante, j’en conclus que nous relèverons la terre dans l’est. Les ports de relâche sont assez nombreux sur cette côte, mais de dire celui que nous aurons en vue au moment d’atterrir, c’est ce qui ne m’est pas possible en ce moment.

— Eh bien, Dick, quel qu’il soit, ce port sera le bienvenu !

— Si, mistress Weldon, et vous y trouverez certainement les moyens de retourner promptement à San-Francisco. La Compagnie de navigation du Pacifique a un service très bien organisé sur ce littoral. Ses steamers touchent aux principaux points de la côte, et rien ne vous sera plus facile que de prendre passage pour la Californie.

— Tu ne comptes donc pas ramener le Pilgrim à San-Francisco ? demanda {{Mrs|Weldon}.

— Si, après vous avoir débarquée, mistress Weldon. Si nous pouvons nous procurer un officier et un équipage, nous irons décharger notre cargaison à Valparaiso, ainsi que devait le faire le capitaine Hull. Puis, nous retournerons à notre port d’attache. Mais cela vous retarderait trop, et, quoique bien attristé de me séparer de vous…

— Bien, Dick, répondit Mrs Weldon. Nous verrons plus tard ce qu’il conviendra de faire. — Dis-moi, tu semblais craindre les dangers que présente la terre ?

— Ils sont à craindre, en effet, répondit le novice, mais j’espère toujours rencontrer quelque bâtiment sur ces parages, et je suis même très surpris de n’en pas voir. N’en passât-il qu’un seul, nous entrerions en communication avec lui, il nous donnerait notre situation exacte, et cela faciliterait beaucoup notre arrivée en vue de terre.

— N’y a-t-il donc pas de pilotes qui fassent le service de cette côte ? demanda Mrs Weldon.

— Il doit s’en trouver, répondit Dick Sand, mais beaucoup plus près de terre. Il faut donc que nous continuions à l’approcher.

— Et si nous ne rencontrons pas de pilote ?… demanda Mrs Weldon, qui insista pour savoir comment le jeune novice parerait à toutes les éventualités.

— Dans ce cas, mistress Weldon, ou le temps sera resté clair, le vent maniable, et je tâcherai de remonter la côte d’assez près pour y trouver un refuge, ou le vent fraîchira, et alors…

— Alors ?… Que feras-tu, Dick ?

— Alors, dans les conditions où se trouve le Pilgrim, répondit Dick Sand, une fois affalé sous la terre, il sera bien difficile de l’en relever !