Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/118

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Pour bien comprendre une partie de l’inscription qui nous occupe et le tableau qui la surmonte, « il faut se rappeler que, selon les croyances égyptiennes, chaque statue d’un dieu, établie dans un temple, contenait un double détaché de la personne même de ce dieu, et qu’elle était par là une véritable incarnation du dieu, différente de ses autres incarnations. Le dieu Khonsou avait dans son temple, à Karnak, deux statues au moins, dont chacune était animée par un double indépendant que les rites de la consécration avaient enlevé au dieu. L’une d’elles représentait Khonsou, immuable dans sa perfection, tranquille dans sa grandeur et ne se mêlant pas directement aux affaires des hommes… L’autre statue représentait un Khonsou plus actif, qui règle les affaires des hommes et chasse les étrangers, c’est-à-dire les ennemis, loin de l’Égypte[1] ». Le premier Khonsou, considéré comme étant le plus puissant, ne daignait point se déranger lui-même, quand on lui demandait une guérison : il y envoyait le second Khonsou après lui avoir transmis ses pouvoirs. C’est ainsi du moins que les choses se passent dans l’histoire racontée par l’inscription de la Bibliothèque nationale.

Cette inscription raconte en effet que Khonsou fît le voyage de Syrie pour guérir une princesse possédée par un esprit. Au préalable elle avait raconté comment la jeune fille était devenue la belle-sœur de Ramsès.

Le roi était en Mésopotamie, recevant les tributs de


  1. Maspéro, les Contes populaires de l’Égypte ancienne, 3e édition, p. 164.