Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Hervor.

Ce que tu dis est faux ; j’en atteste les Ases qui te tiennent là ; tu as certainement Tyrfing près de toi. Tu as bien de la peine, Angantyr, à donner à ton unique enfant l’héritage qui lui appartient.

Angantyr.

Je te dirai, Hervor, ce qui doit arriver : Tyrfing, crois-en ma parole, détruira toute ta race. Tu enfanteras un fils qui possédera Tyrfing, et le peuple l’appellera Heidrek.

Hervor.

Par la vertu de mes enchantements, ô morts ! vous n’aurez point de repos si Angantyr ne me donne Tyrfing, qui fend les boucliers ; Tyrfing, meurtrière de Hialmar.

Angantyr.

Tu es une femme, mais tu as le cœur d’un homme ; tu viens la nuit errer autour des tombeaux avec une lance enchantée, avec le casque et la cuirasse, ouvrant l’asile de la mort.

Hervor.

Avant de venir te chercher dans ta tombe, je te regardais comme un homme fidèle à sa parole. Donne-moi du sein de ta tombe cette œuvre des nains, cette épée ennemie des boucliers, tu ne peux plus t’en servir.

Angantyr.

Elle repose sur mes épaules, cette épée meurtrière de Hialmar, elle brille comme le feu. Je ne connais pas femme assez hardie pour oser la prendre en ses mains.

Hervor.

Moi, j’oserai bien la tenir en mes mains, cette épée brillante,