Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/141

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Dises de Herian[1]. Et maintenant, depuis que le roi est mort, je suis moins qu’une branche morte que la tempête brise dans la forêt.

Sur mon banc et dans mon lit, il me manque l’ami avec qui je m’entretenais…


Et Gudrun accuse son frère Gunnar, le meurtrier, met en cause Brynild, l’instigatrice du meurtre. Brynild, qui est là, prend la parole pour maudire celle qui a consolé Gudrun.


Elle se tenait près du pilier en bois d’aulne : elle le saisit. Les yeux de Brynild, fille de Budli, lancèrent des flammes, et du poison sortit de sa bouche quand elle vit les blessures de Sigurd.


Ainsi s’achève le poème. Le compilateur de l’Edda, qui fait souvent précéder et suivre les chants recueillis par lui de quelques lignes de prose, pour les rattacher à d’autres poèmes, ajoute :


Brynild ne voulut plus vivre après la mort de Sigurd. Elle fit égorger huit de ses serviteurs et cinq de ses suivantes, puis elle s’enfonça une épée dans le corps, comme cela est raconté dans le plus court des Chants de Sigurd.


C’est le Premier chant de Gudrun que Leconte de Lisle a refait dans la Mort de Sigurd. Il en a conservé les parties principales, mais en les modifiant, et il a incorporé à son


  1. « Herian est le nom d’Odhin en tant qu’il règne dans le Walhalla, et les Dises reçoivent les guerriers morts en combattant. Gudrun veut dire qu’elle paraissait supérieure même aux Walkyries. » Note de Laveleye.