Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/166

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tant de grâce leurs jolies petites feuilles ? Oh ! je voudrais bien le voir ! Je l’aime déjà du fond du cœur ; si je savais où le trouver, je quitterais le royaume de mon père pour le suivre.

Ce pressant appel ne reste pas longtemps sans réponse. À minuit, Jésus arrive. — Jeune fille, ouvrez. — Elle ouvre la fenêtre : — D’où venez-vous donc, ô noble et majestueux jeune homme ? Jamais, dans le royaume de mon père, je n’ai trouvé votre pareil. — Apprends donc qui je suis : c’est moi qui ai créé les fleurs.

La jeune fille veut qu’on l’emmène. — Est-ce bien vous, mon puissant seigneur, mon amour, mon bien-aimé ? Combien de temps je vous ai cherché ! Et maintenant que vous voilà, il n’y a plus ni bien, ni patrie qui m’arrête: avec vous je m’en irai. Que votre belle main me condufse là où il vous plaira.

Mais le jeune homme ne veut pas qu’elle s’engage sans savoir ce qui l’attend : — Jeune fille, si vous voulez me suivre, il faut tout abandonner, votre père, vos richesses et votre beau palais. — La jeune fille est prête à tous les sacrifices : — Votre beauté m’est plus précieuse que tout cela. C’est vous que j’ai choisi, c’est vous que j’aime. Il n’y a rien sur la terre d’aussi beau que vous. Laissez-moi donc vous suivre où vous voudrez. Mon cœur m’ordonne de vous obéir et je veux être à vous.

Alors Jésus prend la jeune fille par la main et elle quitte avec lui la contrée païenne.

En route, elle lui demande son nom, et, quand elle l’a appris, lui jure fidélité. Puis, elle veut savoir comment est